RE 2020 Guide d’application de la RE 2020 à l’attention de la maîtrise d’ouvrage du logement social

Décryptage de la RE 2020

L’EXPÉRIMENTATION E+C-/ RE 2020

Remarques générales

Remarques générales

Sens des évolutions de la réglementation

Calcul conventionnel éloigné des problèmes techniques

La méthode E+C- allonge le temps à consacrer à l’étude, puisqu’elle ajoute, au calcul thermique réglementaire, la réalisation d’une analyse en cycle de vie qui peut nécessiter un temps important. Certains pointent le risque de voir ces études conventionnelles réalisées au détriment de l’implication du bureau d’étude à traiter les difficultés pratiques des systèmes, et donc de la performance réelle, faute de révision de sa rémunération à la hauteur de cette nouvelle mission.

Exemple de difficultés techniques qui n’ont pas pu être traitées par un maître d’œuvre : sur 3 bâtiments, les chaudières à condensation installées ne condenseront pas, parce que le schéma hydraulique est mal pensé. Pourtant le calcul, voire les labels, valorisent bien le rendement théorique apporté par la condensation. Parmi les 10 installations solaires thermiques de production d’ECS, 1 seule fonctionne correctement. 2 ont été condamnées. Toutes les autres fonctionnent à perte financière. Pourtant les calculs règlementaires étaient excellents, depuis le début. Cela montre la nécessité de ne pas se contenter du calcul règlementaire qui n’est pas un calcul de dimensionnement.

Augmenter le budget ?

La solution serait de donner plus de temps, donc d’argent, à la maîtrise d’œuvre. Le financement de la maîtrise d’œuvre se fait habituellement par un taux fixe sur le coût de la construction. Or le temps et donc le coût de la maîtrise d’œuvre risque d’augmenter dans une proportion plus importante que le coût de la construction. Ainsi il y aurait un décalage entre le temps nécessaire pour réaliser correctement les études relatives au respect de la réglementation et les études indispensables à la bonne conception, et le budget alloué à la maîtrise d’œuvre. Cela risque de se ressentir dans la qualité de la construction et la performance réelle.

Bénéfices de l’expérimentation

L’un des principaux bénéfices remontés par les différents groupements est le mouvement qu’a pu initier l’expérimentation : l’ensemble de la profession a pu se lancer dans l’appréhension de la démarche environnementale au travers de l’ACV. Le mouvement est bien initié même s’il n’est pas encore global aujourd’hui.

Un des autres bénéfices de cette expérimentation a été l'acculturation à la méthode de l’ACV d’une partie de la profession. Les personnes formées ont pu mieux percevoir les enjeux de la performance environnementale et une manière d’y répondre.

La démarche de l’ACV a aussi permis de décloisonner les relations parmi les différentes structures de la maîtrise d’œuvre : pour déterminer les quantités et les types des matériaux, les acteurs de la maîtrise d'œuvre doivent ainsi plus dialoguer et revoir leur méthode de travail.

Sur la partie énergie de l'expérimentation, il a été apprécié de favoriser l'usage des énergies renouvelables que ce soit pour la consommation ou pour la production.